La crise des réfugiés:"une crise mondiale"

Ce lundi 20 juin 2016 aura lieu la Journée mondiale des réfugiés, commémorée chaque année depuis 2001, année du 50e anniversaire de l’adoption de la convention du 28 juillet 1951 relative au statut des réfugiés.

Le sort de ceux contraints par la guerre, la violence et le désespoir de fuir leur pays pour une vie meilleure ailleurs nous concernant tous, le ministère des Affaires étrangères et européennes tient à rappeler l’engagement constant et les efforts du Grand-Duché en faveur des réfugiés, des demandeurs d’asile, des personnes déplacées, des apatrides et des personnes retournées dans leur pays.

L'action humanitaire

En 2016, plus de 60 millions de personnes dans le monde se trouvent dans des situations de déplacement forcé à la suite de conflits ou de persécutions selon le HCR, l’agence des Nations unies pour les réfugiés. Le nombre de personnes touchées par des crises humanitaires a presque doublé au cours de la dernière décennie.

En Syrie 6,5 millions de personnes ont été déplacées jusqu’à ce jour et 13,5 millions de personnes ont actuellement besoin d’une aide humanitaire. Toutefois, ce pays ne constitue pas le seul foyer de crise, ce sont 130 millions de personnes dans le monde qui sont concernées notamment au Burkina Faso et au Mali, en passant par la République démocratique du Congo, l’Erythrée, le Soudan du Sud, l’Irak, l’Afghanistan ou la Thaïlande et la Colombie. Cette crise est mondiale et appelle manifestement une réponse coordonnée des États.

Outre la nécessité d’une prise de conscience globale sur la crise des réfugiés, une intensification des efforts diplomatiques, notamment de la coopération au développement est indispensable. Ainsi, le ministère des Affaires étrangères et européennes du Luxembourg, en tant que donateur humanitaire de longue date, soutient différents projets.

À titre d’exemple, au Kenya, le ministère a soutenu l’ONG CARE dans un projet au camp de réfugiés de Dadaab. L’objectif de ce projet d’urgence consistait à fournir une protection aux femmes et filles menacées de violences et souffrant d’un syndrome de stress post-traumatique. Au Niger, le ministère a fait une contribution de 127 000 euros à la Croix-Rouge luxembourgeoise pour la mise en œuvre d’un projet d’urgence en faveur d’environ 44 130 réfugiés maliens des camps et zones d’accueil de réfugiés à Tillabéry et Tahoua, à l’Ouest du Niger. Au Myanmar, le ministère fait des programmations annuelles au programme du HCR dont 412 000 personnes, comprenant des personnes dépourvues de citoyenneté, des déplacés internes, des réfugiés, des rapatriés et des communautés hôtes, bénéficieront. Dans le cadre de son engagement pris en 2016 lors de la conférence de Londres, le Luxembourg a alloué des contributions aux ONG humanitaires basés au Luxembourg fournissant des services de base aux réfugiés et migrants en Europe. Ainsi la Fondation Caritas, CARE in Luxembourg ainsi que la Croix-Rouge luxembourgeoise ont reçu plus que 500 000 euros pour différents projets d'aide aux réfugiés en Grèce et en Serbie.

La crise migratoire en Europe et au Luxembourg

Dans le cadre de la crise migratoire mondiale, l’Europe a connu en 2015 un afflux massif de migrants, via la Méditerranée, et, depuis l’été 2015, également via la "route des Balkans".

Pendant sa présidence du Conseil de l’Union européenne, le Luxembourg s’est fortement engagé en faveur de la mise en œuvre de l’agenda européen en matière de migration que la Commission européenne avait proposé en mai 2015 face aux tragédies vécues par des milliers de migrants mettant leur vie en péril pour traverser la Méditerranée. Le Luxembourg soutient l’approche multidimensionnelle et la logique de paquet avec des mesures visant tant le court terme que le moyen et le long terme et portant sur les différents aspects de cette crise, avec des mesures à l’extérieur de l’Union européenne, à ses frontières extérieures et à l’intérieur de son territoire.

L’afflux massif de migrants en Europe s’est traduit par une augmentation notable du nombre de demandeurs de protection internationale. Ainsi, selon le Bureau européen d’appui en matière d’asile, plus de 1,3 millions de personnes ont introduit une demande de protection internationale en 2015 dans les 28 États membres de l’Union européenne, la Suisse et la Norvège, ce qui représente le double des demandes enregistrées en 2014. De janvier à fin avril 2016, le nombre de demandes a été de 412 000.

Au Luxembourg, le nombre de demandeurs de protection internationale a été de 2 447 pour l’année 2015. Le premier pays de provenance des demandeurs a été la Syrie, suivie de l’Irak. Entre janvier et fin mai 2016, 734 personnes ont introduit une demande de protection internationale. L’Irak et la Syrie restent les principaux pays d’origine. Face à cet afflux, le gouvernement luxembourgeois a décidé en juillet 2015 de mettre en place un plan d’urgence d’accueil de demandeurs de protection internationale.

Dans un esprit de solidarité européenne, et conformément aux décisions du Conseil "JAI" en matière de relocalisation de septembre 2015, le Luxembourg accueillera, d’ici septembre 2017, 557 demandeurs de protection internationale en provenance de la Grèce et de l’Italie. Dans ce contexte, 71 personnes d’origine syrienne et irakienne sont arrivées jusqu’à présent au Luxembourg.

De plus, le Luxembourg s’est engagé à réinstaller 50 personnes d’origine syrienne à partir de la Turquie. Une mission de sélection aura lieu en Turquie en juillet pour opérationnaliser cet engagement.

Dans le contexte de la mise en œuvre de la déclaration conjointe entre l’Union européenne et la Turquie du 18 mars 2016, le Luxembourg a par ailleurs accueilli un premier groupe de 27 personnes d’origine syrienne en provenance de la Turquie.

Communiqué par le ministère des Affaires étrangères et européennes

Dernière mise à jour