Dernière modification le
Secteur privé
La Coopération luxembourgeoise et le Secteur Privé
Le secteur privé représente un des plus importants contributeurs à la réduction de la pauvreté et au développement durable dans le monde. Dans les pays en développement, le secteur privé génère plus de 90% des emplois. Les entreprises et investissements privés constituent un moteur important pour la croissance économique et l’amélioration des conditions de vies des populations. En outre, de par sa force d’innovation, le secteur privé contribue à la recherche de solutions et produits novateurs au profit d’un développement économique plus durable, notamment à travers un transfert de compétences d’entreprises luxembourgeoises en direction de nos pays partenaires. Enfin, la mobilisation de financements privés en complément d’investissements publics constitue à terme un élément crucial pour l’atteinte des Objectifs de développement durable (ODD) des Nations Unies.
Au niveau international, le Programme d’action d’Addis Abeba (PAAA) ainsi que l’Agenda 2030 pour le développement durable, notamment l’ODD 17 (Partenariats inclusifs pour la réalisation de tous les ODD), posent le cadre général pour le rôle du secteur privé dans le cadre de la coopération internationale. Au niveau de l’Union européenne, le consensus européen pour le développement, datant de 2017, confirme le rôle du secteur privé, des investissements et du commerce pour une croissance plus durable et inclusive et la création d’emplois décents.
La stratégie générale de la Coopération luxembourgeoise accorde une importance particulière au partenariat avec le secteur privé. Dans ce cadre, le Luxembourg s’engage à promouvoir une collaboration accrue avec les acteurs du secteur privé, en particulier au sein de ses pays partenaires, afin de développer des partenariats innovants et mutuellement bénéfiques qui contribueront au développement durable et à une croissance inclusive.
Enfin, se basant sur une recommandation du Comité d’aide au développement (CAD) de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), le Luxembourg attache une grande importance au principe de l’aide non liée. L’aide non liée désigne les dons ou prêts accordés à un pays en développement pour lesquelles les marchés ne sont pas limités à des entreprises du pays donneur. Le respect de ce principe accroît d’une manière générale l’efficacité de l’aide.
Promotion du secteur privé
Dans le cadre de ses projet et programmes de développement, le Luxembourg s’engage à promouvoir l’éducation et la formation professionnelle, à renforcer le système financier, et à soutenir le développement de filières économiques, notamment dans le secteur agricole souvent dominant dans les pays en développement. Ceci permet de créer des emplois et de stimuler le développement économique.
La Coopération luxembourgeoise dispose de trois instruments de financement du secteur privé dans les pays en développement.
Le premier instrument, le LuxAid Challenge Fund, cible les entreprises innovantes et à fort impact, qui proposent une solution à un défi de développement spécifique identifié dans l’un des pays partenaires. Par le biais d’appels à propositions ouverts, les entreprises de ces pays peuvent demander des subventions de cofinancement allant jusqu’à 70% des coûts du projet, et recevront un soutien non financier supplémentaire, notamment pour le suivi et la mesure de l’impact positif généré. Le Challenge Fund soutiendra jusqu’à 32 projets jusqu’à fin 2026, en proposant des approches quasi-expérimentales et innovantes pour résoudre un défi sociétal.
Le deuxième instrument, les Projets de Démonstration, cible les entreprises de trois pays pilotes : Sénégal, Rwanda et Kosovo. Les Projets de Démonstration se concentrent généralement sur la mise à l’échelle d’une solution innovante qui a été testée à plus petite échelle et dont l’impact a été prouvé. La Coopération luxembourgeoise recherchera activement 24 innovations prometteuses dans ces trois pays pilotes sur base des défis identifiés dans les programmes de coopération bilatérale. Comme pour les deux autres instruments, les entreprises sélectionnées bénéficieront d’une subvention de cofinancement pouvant aller jusqu’à 50% des coûts du projet et en moyenne 350 000 EUR par projet.
Enfin, la Coopération luxembourgeoise a mis en place la Business Partnership Facility, qui permet d’initier des partenariats durables entre entreprises du Nord et du Sud pour mettre en place des projets commerciaux viables. Les projets soutenus par la BPF doivent contribuer à la réalisation des ODD à travers la croissance verte et inclusive, la création d’emplois ou encore le transfert de technologie. Le portefeuille existant comprend plus de 39 entreprises et jusqu'à 32 nouveaux projets seront soutenus d’ici fin 2026 par des subventions allant jusqu’à 50% du coût du projet, plafonnées à 200 000 EUR par projet.
Conduite responsable des entreprises
Un élément clé pour la mobilisation du secteur privé dans le cadre de la coopération au développement est le respect des droits humains et des normes environnementales, sociales et de gouvernance. Les entreprises doivent veiller à respecter les normes internationales en matière de conduite responsable des entreprises, telles qu’entérinées dans les Principes directeurs des Nations Unies relatifs aux entreprises et aux droits de l’homme ainsi que les Principes directeurs de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) à l'intention des entreprises multinationales.