Discours de Romain Schneider à l'occasion du lancement de la "Business Partnership Facility" de la Coopération luxembourgeoise

"Une meilleure implication du secteur privé nécessite aussi un climat des affaires adapté aux besoins des entreprises"

"Mesdames et Messieurs,

Permettez-moi tout d’abord de remercier M. Thelen et la Chambre de Commerce d’avoir bien voulu nous accueillir ici pour le lancement de la nouvelle Business Partnership Facility de la Coopération luxembourgeoise.

Et je tiens à vous remercier, Mesdames et Messieurs, qui êtes venus si nombreux aujourd’hui. Beaucoup d’entre vous ont certainement participé à la conférence sur les opportunités pour le secteur privé luxembourgeois dans les pays en développement, que nous avions organisée l’année dernière avec la Banque africaine de développement, la BEI et la Commission européenne, ici à la Chambre de Commerce.

C’est en effet à l’issue de cette conférence-là, que j’ai l’honneur aujourd’hui de vous présenter la Business Partnership Facility, qui a comme objectif principal d’encourager les entreprises luxembourgeoises à investir davantage et de façon responsable dans les pays en développement.

La nouvelle facilité a été conçue dans la logique des dernières discussions sur le développement au niveau international, qui ont reconnu l’importance d’impliquer le secteur privé dans le développement et ainsi contribuer à réduire la pauvreté à travers le monde.

La conférence de l’Organisation des Nations Unies sur le financement du développement, qui s’est tenue le 16 juillet 2015 à Addis-Abeba, a en effet identifié le secteur privé comme vecteur incontournable pour cofinancer d’ici 2030 les objectifs de développement durables, qui ont été décidés par la communauté internationale à New York en septembre 2015.

Selon le Programme d’action d’Addis-Abeba, l’aide publique au développement doit être utilisée comme levier pour mobiliser les fonds du secteur privé vers des projets durables et à impact développemental. Il s’agit donc de faire recours aux ressources financières et aux connaissances de la coopération au développement pour diriger les entreprises vers des investissements bénéfiques pour les pays en développement, mais aussi pour elles-mêmes.

Dans la pratique, les pays en développement bénéficient des investissements et des transferts de technologie et d’expertise des entreprises, contribuant ainsi à la création d’emplois et au renforcement de capacités. De leur côté, les entreprises découvrent de nouveaux marchés ainsi que des partenaires fiables au niveau local. Il s’agit de partenariats "win win" des deux côtés.

Une meilleure implication du secteur privé nécessite aussi un climat des affaires adapté aux besoins des entreprises. Le Programme d’action d’Addis-Abeba a ainsi réitéré l’importance d’institutions fortes dans les pays en développement et de mesures concrètes pour réduire la corruption. De l’autre côté s’ajoute bien évidemment, la responsabilité fiscale et sociétale des entreprises, qui doivent pouvoir opérer dans un Etat de droit clairement défini.

Il s’agit ici aussi d’un investissement pour le futur, au vu de la croissance de la plupart des pays en développement. Selon la Banque africaine de développement, il est par exemple prévu que le continent africain ait de nouveau une croissance globale de 5% cette année. Le succès de la mission économique en début février au Sénégal et en Ethiopie, organisée conjointement par la Chambre de Commerce et nos Ambassades sur place, montre que cette forte croissance n’est pas passée inaperçue auprès des entreprises luxembourgeoises!

Mesdames et Messieurs,

C’est sous cet angle que j’ai l’honneur de vous présenter la Business Partnership Facility. La facilité est dotée d’un budget annuel d’un million d’euros destiné à cofinancer des partenariats entre des entreprises luxembourgeoises et européennes et des entreprises, la société civile et des agences étatiques dans les pays en développement. La facilité est gérée par Lux-Development, l’agence d’exécution du Ministère des Affaires étrangères et européennes.

Les co-financements peuvent aller jusqu’à 200.000 euros et peuvent couvrir jusqu’à 50% du montant total d’un projet. Les projets seront sélectionnés selon des critères de développement inspirés par ceux de la Commission européenne.

Tous les pays en développement sont éligibles, mais la facilité va donner priorité à ceux où le Luxembourg est déjà présent.

Il s’agit du Burkina Faso, le Cabo Verde, l’Ethiopie, le Mali, le Niger et le Sénégal en Afrique; le Laos, la Mongolie, le Myanmar et le Vietnam en Asie; l’El Salvador et le Nicaragua en Amérique centrale; le Kosovo en Europe.

Les secteurs ciblés sont parmi les plus dynamiques aussi bien au Luxembourg que dans les pays en développement, et où il existe donc un fort potentiel de partenariats "win win" des deux côtés. Il s’agit du Biohealth, des Technologies de l’Information et de la Communication (TIC), du Fintech et de l’Eco-innovation.

La Coopération luxembourgeoise a travaillé avec le secteur privé par le passé, comme par exemple au Cabo Verde. Des missions économiques réciproques ont eu lieu dès 2013 à Praia et à Luxembourg, dont celle dirigée par la Secrétaire d’Etat à l’Economie, Madame Francine Closener et qui a fait partie intégrante de la visite officielle de SAR le Grand-Duc au Cabo Verde en mars 2015. Des premières collaborations prometteuses, surtout dans les secteurs maritime et des énergies renouvelables, se sont concrétisées à la suite de ces missions. Afin d’encourager et de renforcer cette coopération économique, le nouveau Programme Indicatif de Coopération entre le Luxembourg et le Cabo Verde prévoit la mise en place d’un fonds de diversification des relations bilatérales, duquel pourront profiter les entreprises luxembourgeoises et capverdiennes, selon des modalités à déterminer encore.

La Business Partnership Facility est le premier instrument de ce genre pour la Coopération luxembourgeoise et j’espère donc que vous serez nombreux à participer au premier appel à candidatures, qui est lancé aujourd’hui.

Je vous remercie pour votre attention."

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