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Déclaration de Xavier Bettel sur la politique de coopération au développement à la Chambre des députés
Une politique de coopération au développement basée sur des valeurs
Le ministre Bettel a d’emblée souligné que la politique de coopération au développement est un pilier central de la politique étrangère du Luxembourg. A la fois une expression de solidarité et un investissement dans l’avenir, la politique de coopération au développement du Luxembourg s’appuie sur un socle de valeurs communes, notamment les principes démocratiques et le respect des droits humains.
Comme l’a souligné le ministre Bettel, un accent particulier sera mis sur ces aspects-là à l’avenir, non pas pour « imposer nos valeurs occidentales », mais pour clarifier dès le départ qu’un recul en matière de droits humains ou de gouvernance politique pourrait donner lieu à une cessation de la collaboration, non sans avoir cherché le dialogue d’abord, évidemment.
Rappelant que le Luxembourg investit 1% du revenu national brut (RNB) dans l'aide publique au développement (APD), ce qui le place parmi les cinq économies développées les plus ambitieuses dans ce domaine, le ministre Bettel a présenté quelques chiffres provisoires pour l’année 2024 : sur les 551 millions d’euros attribués à l’APD, 28% l’ont été dans le cadre de l’aide multilatérale, tandis que l’aide bilatérale représente 72%.
Le ministre a ensuite souligné que la Coopération luxembourgeoise attache une importance particulière au renforcement du secteur privé local dans les pays partenaires, notamment par le biais d’instruments visant à soutenir les entreprises jeunes et innovantes. Le soutien aux partenariats académiques et scientifiques joue également un rôle essentiel.
Coopération Bilatérale
Rappelant sa décision de ne pas prolonger la coopération bilatérale avec le Burkina Faso, le Niger et le Mali, le ministre Bettel a souligné qu’il regrette d’avoir été obligé de prendre ces décisions face aux développements politiques dans ces pays (coups d’Etat militaires, mesures portant atteinte à l’ordre constitutionnel, détention arbitraire de l’ancien Président Bazoum dans le cas du Niger). Dans ce contexte, le Luxembourg continuera à soutenir la population locale par le biais d’institutions multilatérales et un soutien continu aux acteurs locaux et ONGD engagées sur place. Enfin, Xavier Bettel est également revenu sur le soutien du Luxembourg à l’Ukraine, rappelant que celui-ci est focalisé sur l’aide humanitaire, l’aide à la reconstruction et le déminage.
Coopération multilatérale
Dans un contexte marqué par des attaques de plus en plus fréquentes contre l’ordre multilatéral, le ministre a souligné l’importance primordiale qu’attache le Luxembourg au multilatéralisme, au dialogue, à la solidarité et au droit international. Le Luxembourg s’oppose donc fortement à la remise en cause du système multilatéral incarné par l’ONU, dont les projets de loi de la Knesset visant à interdire l’UNRWA sont une illustration parlante.
ONGD
Le ministre Bettel est revenu sur les deux principaux dossiers d’actualité du secteur des ONGD : les conséquences de la fraude à la Fondation Caritas et la réforme du financement de l'État pour la sensibilisation et l’éducation au développement.
Concernant la fondation Caritas, Xavier Bettel a souligné qu’il regrettait que la coopération luxembourgeoise ait perdu un partenaire de longue date, avec lequel une collaboration étroite existait depuis de nombreuses années. Le ministre a notamment relaté les interventions qui ont permis de mener à terme différents projets internationaux de l’ONG (par exemple en Moldavie, au Kosovo et au MaliI) ou de les poursuivre avec d’autres acteurs (au Soudan du Sud et au Laos).
S’agissant de la sensibilisation et de l’éducation au développement, le ministre Bettel a mis en avant les efforts visant à renforcer la coopération entre les ONGD et à améliorer l’impact des projets. Dans ce contexte, il a notamment évoqué la création d'une maison des ONGD. L’objectif de cette maison est d’offrir un espace regroupant à la fois des bureaux, des salles d'exposition et de réunion, ainsi qu’un espace de vente destiné aux ONG et au public, afin de rendre leur travail plus visible et accessible.
Il a également rappelé l’importance des ONGD, qui mettent en œuvre 15 % de l’aide publique au développement du Luxembourg. Ces organisations sont souvent présentes dans des pays où le Luxembourg ne dispose pas de représentation diplomatique, tout en offrant à la société luxembourgeoise l’opportunité de s’engager dans la défense des droits humains à travers le monde.
Aide humanitaire
Depuis 2022, le Luxembourg s’est engagé à consacrer 15 % de son APD à l’aide humanitaire et a dépassé cet objectif chaque année. Pour l’année 2024, les efforts se chiffrent à 96 millions d’euros, avec un accent mis sur deux secteurs principaux : la sécurité alimentaire et le déminage.
Enfin, le ministre Bettel est également revenu sur emergency.lu, la plateforme mobile de télécommunication par satellite à déploiement rapide, qui constitue l’un des projets phares de la coopération luxembourgeoise. En 2024, la plateforme a été déployée onze fois : au Tchad (2x), au Niger (2x), au Burkina Faso (1x), au Panama (2x, à travers l’UNHCR), dans les Caraïbes après l’ouragan Beryl (1x) et à Mayotte (2x).
Communiqué par la Direction de la coopération au développement et de l'action humanitaire, le ministère des Affaires étrangères et européennes, de la Défense, de la Coopération et du Commerce extérieur