Niger

La Coopération luxembourgeoise au Niger

Les relations de coopération au développement entre la République du Niger et le Grand-Duché de Luxembourg datent de l'année 1989. Le renforcement de ces relations s'est traduit par la signature d'un premier accord général de coopération, le 12 juillet 1995, suivi d'un second en 2002.

Une coopération bilatérale suspendue

Avant le coup d’État du 26 juillet 2023, la Coopération entre le Niger et le Luxembourg était, depuis 2003, structurée par des Programmes Indicatif de Coopération (PIC) multi-annuels. Le dernier et 4e PIC  a été signé lors de la visite de travail du Président Bazoum au Luxembourg en mai 2021, couvrant une période de quatre ans (2022-2026) et doté d’une enveloppe indicative initiale de 144,5 millions d'euros, ce qui plaçait le Niger en tête des pays partenaires en termes d'enveloppe financière.

Le PIC IV intervenait dans les domaines suivants :

  • Eau et assainissement
  • Sécurité alimentaire et nutritionnelle
  • Education
  • Formation et insertion professionnelle
  • Gestion des finances publiques
  • Développement de l’inclusion financière

Suite au coup d’État survenu en juillet 2023, le Luxembourg a suspendu les programmes de coopération bilatérale avec le Niger. Concrètement, la Coopération luxembourgeoise a suspendu le versement de fonds, les assistances techniques auprès des autorités centrales et décentralisées/déconcentrées ainsi que les activités mises en œuvre en régie par LuxDev. Les activités des agences multilatérales, des acteurs humanitaires et des ONGD luxembourgeoises soutenues par la Coopération luxembourgeoise continuent d’être mises en œuvre comme initialement prévu, au profit de la population nigérienne.

L’action humanitaire, la coopération multilatérale et l’appui à la société civile continuent

Face à la situation sécuritaire et humanitaire au Niger et dans un esprit multi-acteurs, le 4e PIC avait l’ambition d’une mise en œuvre concrète du triple nexus « humanitaire-développement-paix », afin d’apporter à la fois une réponse d’urgence efficace et d’agir en même temps sur les causes profondes des défis multiformes de développement dans le pays. En outre, avec l’inscription pour la première fois d’un budget pluriannuel « humanitaire », la Coopération luxembourgeoise s’est donnée la flexibilité nécessaire en vue d’effectuer les ajustements éventuels en fonction de l’évolution contextuelle.

Dans le cadre du PIC IV (2022 – 2026), une enveloppe financière de 12 millions d’euros a été prévue pour le volet multilatéral, portant sur deux programmes :

  • Le programme « Renforcement des droits et de la santé des adolescentes de 10 à 15 ans et autonomisation des filles au Niger » (projet « Illimin »), doté d’un budget de 7 millions d’euros, est mis en œuvre par le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) (2022 – 2026). À ce jour, l’initiative Illimin a connu huit cycles consécutifs et a permis de mettre en place 2 064 espaces sûrs dans les communautés rurales et urbaines de toutes les régions du Niger, touchant plus de 200 000 adolescentes bénéficiaires.
  • Le Luxembourg soutient depuis décembre 2022 le projet « Briser les barrières à l’éducation des filles au Niger » mis en œuvre par le Programme alimentaire mondial (PAM), qui s’inscrit dans le cadre d’une initiative conjointe mise en œuvre par le PAM, le FNUAP et l’UNICEF. Doté d’un budget de 5 millions d’euros et couvrant la période 2022 – 2026, le projet vise à surmonter les obstacles liés à l'éducation des filles grâce à un programme d’alimentation scolaire élargi intégrant des actions multisectorielles pour la promotion de l’éducation des jeunes filles.

Suite au coup d’État, les programmes de la coopération multilatérale avec le FNUAP et le PAM continuent comme prévu.

Actuellement, sept ONG de développement luxembourgeoises (Fondation Caritas Luxembourg, Care in Luxembourg, SOS FAIM, Guiden a Scouten fir eng Welt, Handicap International Luxembourg, SOS Villages d'Enfants Monde et l'Aide internationale de la Croix-Rouge luxembourgeoise) mettent en œuvre des activités notamment dans les domaines de l'agriculture, de la formation du personnel de santé, de l'assainissement, de la nutrition de base, de l'éducation sanitaire, de l'aide plurisectorielle pour les services sociaux de base, des intermédiaires financiers dans le secteur formel et informel, de l'éducation, des équipements scolaires, et de la formation professionnelle. Par ailleurs, les ONGD mènent des projets régionaux dans les secteurs des coopératives agricoles, des services sociaux et de la prévention et de la préparation aux catastrophes.

Au niveau de la situation humanitaire, le Niger est confronté à une urgence humanitaire complexe où la violence et l'insécurité continues ont été aggravées notamment par la pauvreté endémique, la pression démographique et les chocs climatiques ainsi que les effets du coup d’État du 26 juillet 2023. Les conflits armés au Burkina Faso, au Mali et au Nigéria voisins continuent d'aggraver l'instabilité et les déplacements dans les zones frontalières et les effets de contagion se font fortement sentir dans les régions frontalières du Niger. Les besoins humanitaires du Niger augmentent très rapidement.

L’assistance humanitaire du Luxembourg au Niger est notamment mise en œuvre par des financements au Comité International de la Croix-Rouge (CICR), au PAM et à l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR), ainsi qu’aux ONGs humanitaires comme la Croix-Rouge luxembourgeoise, Care in Luxembourg et Handicap International Luxembourg. Ainsi, avec l’appui du Luxembourg, le CICR met en œuvre un projet pluriannuel d’eau et habitat pour la durée de 2021 à 2025 dans la région de Diffa et de N’guigmi. En outre, le Luxembourg appuie un projet d’urgence pluriannuel, le Centre logistique de la Croix-Rouge nigérienne. Ce centre vise à contribuer à la couverture des besoins les plus urgents en habitat humanitaire et en assainissement au bénéfice de 8 000 ménages affectés par les conflits ou les catastrophes naturelles au Niger, totalisant au moins 40 000 personnes.